L’Écoconstruction au Maroc : Un Marché en Pleine Expansion
L’Écoconstruction au Maroc : Leviers pour l’Emploi Vert et les Politiques Publiques du Maroc 2030-2050
Introduction
Selon une étude récente du CEREMA (2023), le secteur de l’écoconstruction (terre crue, bois local, pierre, etc.) connaît une croissance annuelle de 15% au Maroc. Cette dynamique, portée par une prise de conscience environnementale et une demande croissante en tourisme durable, ouvre des perspectives majeures pour la jeunesse marocaine, tout en posant des défis en matière de politiques publiques et de formation professionnelle.
1. Le Marché de l’Écoconstruction : Entre Tradition et Innovation
Une demande en forte hausse
Tourisme durable : Les écolodges et maisons d’hôtes en terre crue (+20% depuis 2020, selon ONMT)
Résilience climatique : La terre crue offre une isolation naturelle, réduisant de 30% les besoins en climatisation (étude IRESEN, 2022)
Design contemporain : Architectes et promoteurs intègrent désormais le pisé et le bois local dans des projets urbains (ex. : écoquartiers à Marrakech et Agadir)
Chiffres clés
3 000 emplois directs créés dans l’écoconstruction depuis 2020 (Ministère de l’Habitat, 2023)
Prix compétitifs : Une maison en terre coûte 20 à 30% moins cher qu’une construction classique (CEREMA)
2. Enjeux pour la Jeunesse : Formation et Emplois Verts
Des métiers qui peinent à attirer
Déficit de main-d’œuvre qualifiée : Seulement 5% des jeunes en formation professionnelle choisissent les filières vertes (OFPPT, 2023)
Revenus instables : Les artisans non structurés gagnent en moyenne 2 500 DH/mois, contre 4 000 DH pour ceux labellisés "éco-artisanat" (étude HCP)
Solutions émergentes
Écoles-ateliers mobiles (projet "Green Build Academy" soutenu par la GIZ)
Incubateurs d’éco-entrepreneurs (comme SwitchMed pour les startups vertes)
Insertion dans les grands chantiers publics (ex. : programme "Villes Vertes" du Ministère de l’Urbanisme)
3. Politiques Publiques : Quelles Stratégies pour une Transition Durable ?
Avancées récentes
Normes de construction : Introduction du référentiel "Éco-Bâtir Maroc" (2022)
Subventions : Fonds Vert pour l’Habitat (50 000 DH par projet écologique)
Labellisation : Création du label "Made in Morocco – Écoconstruction"
Freins persistants
Accès aux financements : Seuls 15% des artisans bénéficient des aides publiques (rapport Bank Al-Maghrib, 2023)
Manque de coordination entre Ministères (Artisanat, Habitat, Environnement)
4. Étude de Cas : Le Réseau des Artisans de la Terre (RAT), une Success Story
Fondé en 2018 à Ouarzazate, ce collectif regroupe 120 artisans spécialisés en construction durable.
Chiffre d’affaires : 1,2 MDH/an grâce à des contrats avec des écolodges et coopératives européennes
Impact social : 60% des membres ont moins de 35 ans (enquête RAT, 2023)
Innovation : Utilisation de drones pour modéliser les constructions en terre
Conclusion : Vers une Économie Verte Inclusive ?
L’écoconstruction marocaine est à un tournant :
✅ Potentiel économique : Un marché qui pourrait atteindre 5 milliards de DH d’ici 2030 (CGEM)
✅ Solution pour l’emploi des jeunes : 10 000 postes pourraient être créés avec une politique volontariste
✅ Enjeu écologique : Réduire l’empreinte carbone du BTP (actuellement 23% des émissions nationales, selon MEME)
Recommandations clés :
Renforcer les partenariats publics-privés (ex. : intégrer les artisans dans les grands projets d’infrastructures)
Étendre les formations duales (théorie + pratique sur chantiers-écoles)
Créer une plateforme digitale pour connecter artisans et donneurs d’ordres
Sources
CEREMA (2023) : Étude sur les matériaux biosourcés au Maroc
HCP : Enquêtes sur l’emploi des jeunes
Ministère de l’Habitat : Stratégie nationale d’écoconstruction
Réseau des Artisans de la Terre (RAT) : Données internes
(Cet article croise données économiques, analyse des politiques publiques et récits de terrain pour montrer comment l’écoconstruction peut devenir un pilier du développement durable marocain.)